Contrairement aux idées reçues, l’agrivoltaïsme n’est pas né en France. Depuis déjà plus d’une décennie, des projets pionniers voient le jour en Allemagne, au Japon, aux États-Unis ou encore en Chine, démontrant le potentiel de celui-ci.
Les médias soulèvent de vraies questions sur ce sujet, notamment concernant l’engouement certainement exagéré pour ce type de projets, mais il nous apparaît néanmoins essentiel de rétablir quelques vérités.
Prenons l’exemple du magazine « Secret d’info », consacré à l’agrivoltaïsme, et diffusé le samedi 4 janvier dernier sur France Inter. Si des zones d’ombre comme les taux de couverture ou la clôture des installations y sont évoquées à juste titre, il subsiste néanmoins dans cette émission quelques « oublis » ou confusions pouvant amener à la désinformation du public.
En premier lieu, la définition même de l’agrivoltaïsme : rappelons que celui-ci doit nécessairement avoir un effet positif sur la production agricole. La loi impose en effet le maintien, voire l’augmentation des rendements, ainsi que le même niveau de revenu purement agricole. Des projets recouvrant entièrement des terres agricoles, sans objectif d’amélioration et de protection de la production agricole ou ne respectant pas ces obligations, sèment la confusion car ils sortent du cadre de l’agrivoltaïsme, mais y sont malheureusement souvent associés.
Il n’est pas non plus précisé dans ce magazine que c’est l’énergéticien porteur du projet et non l’agriculteur qui doit assumer les risques d’échec d’un projet.
La compréhension même de l’agrivoltaïsme fait face à des dérives préoccupantes, faute d’absence de projet agricole adapté : les seuils définis par la réglementation (40% de couverture maximale et perte de rendement agricole inférieure à 10%) ne seront pas atteignables tant que des projets cohérents, en phase avec les besoins réels des exploitations, ne seront pas mis en place.
Enfin, concernant l’investissement foncier des énergéticiens qui déstabiliserait le marché, il est utile de rappeler que des organismes sont là pour réguler en amont ces excès. Dans ce domaine, devant le gigantisme de certains projets proposés sans concertations préalables et entraînant oppositions et déceptions qui ternissent l’ensemble de la filière, THEON INNOVATION© appelle les acteurs du secteur à abandonner des projets agrivoltaïques qui n’en sont pas et qui alimentent les controverses plutôt que de soutenir la filière agricole en contribuant à la transition énergétique.
Des modèles vertueux existent, avec des projets transparents, des baux strictement encadrés afin d’éviter toute spéculation, des pratiques responsables, respectueuses des territoires, orientés équitablement vers une production alimentaire et énergétique indissociables.